11 mars 2009

Mon Montréal, la partie 1

Jadis... quel début! Bon. Autrefois, c'était pas plus tard qu'il y a 2 ans, j'étais en voyage d'affaires, et un moment donné je me suis trouvée dans le train entre Novosibirsk et Krasnoyarsk, les deux très grandes villes sibériennes où je faisais mon projet. J'étais dans le wagon-restaurant avec notre partenaire, on a beaucoup parlé, et après il m'a dit (je ne sais pas pourquoi, peut-être il a decidé qu'il était psychoanalyste) que j'étais quelqu'un qui étais voué aux réflexions sans cesse. Il a oublié de préciser c'était bon ou non.

Bon, c'est vrai, la réflexion, c'est mon truc. Je pense, je repense, je réfléchis, je cogite, je gamberge, et j'aime ça (bienque parfois ça me tue, mais c'est pas notre ordre du jour). Et voilà, ici je pense souvent (chaque jour à peu près :)), surtout des choses que j'ai déjà reçues, que je continue à récolter à Montréal, pourquoi je l'ai accepté tellement vite et inversement, pourquoi il m'a fait bon accueil. Et de ce que j'aime ici.

Je comprends bien que ce qui me rend folle le plus à Montréal, c'est son fameux multiculturalisme. Je capote, comme on dit icitte. C'est la drogue la plus dure dans cette ville. Je jamais plaignais de mon sort, que ma vie était platte, qu'elle n'était pas assez riche au sujet des émotions, des événements, des rencontres des gens extraordinaires, etc. Non, pas du tout (ou pantoute, en bon québécois), j'ai pas mal vu et vécu, je crois. Et pourtant, il me semble que seulement ici ces dix mois du moment que je suis arrivée au Québec, soit à Montréal, étaient les mois les plus vifs et étoffés dans toute ma vie. J'en suis sûre, c'est tout à cause de mautadit multiculturalisme et de l'expérience qu'il m'a donné.

Ça me rappelle nos salades traditionnelles russes, tu mélanges tout ce que tu trouves dans le frigo et tu l'apprêtes avec la mayonnaise. C'est ça, le méli-mélo des visages, des accents, des stéréotypes, des cultures, du comportement, des orientations, des normes, de tout. Ça t'enivre. Comme le fait, sans phrases.

J'aime le bilinguisme. Oui, oui, le bilinguisme montréalais. Quand je me promène au centre-ville, j'aime entendre en même temps l'anglais par ma gauche oreille et le français par la droite. Et après tout ça j'aime me rendre compte que sans connaissance de l'espagnol ici je serai zero, je ne pourrai pas profiter de la vie et m'amuser au maximum sans l'espagnol.

Aussi j'aime parfois repondre aux gens "I'm sorry, I don't speak English" - si ce matin-là, disons, je me suis réveillée avec une belle illusion que je parle français. Et le contraire.

D'autre part, j'aime le bilinguisme francophone du Québec. Cette chambre d'essayage du français français et du français québécois. Observer comment ils se moquent, analyser pourquoi les québécois toujours regardent en arrière (en avant?) où se trouvent-ils les français, et pourquoi ils ne peuvent pas se rassurer. Également, j'aime aussi les signs "stationnement" où les québécois ne garent pas, mais parquent leurs chars :)

J'aime le français comme l'idéé, et pour moi n'importe où je me trouve. À propos, j'aime aussi cette conception de la vie d'habiter à l'Amérique du Nord à deux pas des grands États-Unis et parler français. Et oui, ce que je ne suis pas la seule qui le parle icitte :)

J'aime notre merveilleux Île-des-Soeurs où tu n'es jamais sûr si Montréal existe ou non. Montréal, tu dis? Où ça? Après sept heures du soir sur les rues ici tu ne rencontres que des écureuils. Est-ce qu'ils existent aussi, les gens d'Île-des-Soeurs? Tu vois seulement leurs lumières dans leurs maisons, mais tu ne les vois pas. Notre île fantôme, il est tant beau et tranquille qu'on l'appelle doucement "la cimetière". Et je l'aime :)

J'aime le rythme de la vie montréalaise. Après celui de Moscou, je pense desfois qu'ici les gens ne bougent pas du tout, qu'ils ont cessé dans les rues. Et moi, je suis devenue énormément calme, tranquille et relaxée. Même trop, mais en tout cas j'aime ça aussi.

à suivre

7 mars 2009

Qui dit "go"

Une de blagues que j'aime bien parce que, d'après moi, elle illustre assez clairement un vrai caractère des relations politiques en Russie contemporaine:

Poutine et Medvedev sont au restau.
Le serveur demande à Poutine ce qu'il veut manger:
- Un steak.
- Quelle cuisson?
- Saignant.
- Et pour le legume?
- Le legume prendra un steak aussi.

5 mars 2009

On popularise et vulgarise

Aujourd'hui on a regardé un très, très, très bon film d'animation qui m'a beaucoup frappé et dont j'aimerais partager avec vous.

L'Homme qui plantait des arbres, c'est une nouvelle d'un écrivain français Jean Giono à partir de laquelle Frédéric Back a créé ici, à Montréal, son film d'animation, d'après moi, absolument génial.

Il a reçu de nombreux prix, dont l'Oscar 1987, si ce fait est important pour vous. Mais je pense que c'est suffisant d'avoir reçu ma recommendation, n'est-ce pas? Donc, je vous recommande d'aller le louer, je le conseille vivement, je le suggère, j'insiste, enfin!

Ici dans le site de l'animateur et cinéaste Frédéric Back vous pouvez regarder un petit extrait d'un film.

À propos, la verrière que vous voyez dans la station Place-des-Arts a aussi été créée par Back.

4 mars 2009

"Sous notre fenêtre"

Il y a un peu plus que deux semaines que moi et Adri, on a coupé notre cordon ombilical de l'UQÀM! Franchement, ce n'était pas du tout de notre gré, mais de la decision du MICC ce qu'on devait faire le bloc 3 du cours de français écrit, et qui pourrait discuter! Et voilà on l'a commencé au cégep Vieux-Montréal.

Mais nous sommes les vraies chanceuses, nous! C'est pourquoi notre pavillion du cours ne se trouve pas au centre-ville près de la station Berri-UQAM, mais, par contre, il se trouve au coin de Masson et de De Lorimier! C'est dans quelle ville, pouvez vous me poser une belle question... Heuresement, encore à Montréal, mais en tout cas ça me prend donc environ 25 minutes en autobus de mon merveilleux île-fantôme pour aller au centre-ville (Square-Victoria), puis 15 minutes en métro jusqu'à Laurier, et finalement 10-15 minutes en autre autobus (qui en fait marche seulement deux fois par heure)! Et après tout ça 2 minutes à pied (pour être plus sinsère), voilà.

Je veux vous montrer la belle vue de notre fenêtre là-bas! C'est joli, n'est-ce pas?



Ce beau truc-là s'appelle simplement "la ventilation" :)
Mais en fait, c'est un monstre, c'est une machine de diable! Quel bruit elle fait, une vrai usine de l'air!

Et ce n'est pas tout ce qu'on y obtient. De plus, on a échangé les merveilleux sex-shops de la Sainte-Cathérine au tour de notre ex-pavillion V de l'UQÀM pour les merveilleux garages et le merveilleux chemin de fer près de notre cégep! Regardez la photo plus attentivement, maintenant imaginez-vous que desfois les trains se passent devant nous.... tou-tou-tou-tou-tou-tou...

Mais tout ça, ce n'est plus important! Parce que quelqu'un qui dirige le problème de la justice dans ce monde, nous a récompensé tous nos soucis par une excellente prof!!! Et personnellement, j'aime étudier là-bas, c'est assez difficile (bcp d'information pour ma pauvre tête!), mais c'est vraiment cool. À propos, maintenant nous changeons un peu notre manière de parler et l'accent pour ceux-ci de la France. Desolée donc, les gars, avec qui on faisait "le cours de québécisition".

Et moi, j'aime que j'y vais chaque matin pendant environ une heure et demie. Étant donné que je suis mal organisée, je peux faire mes devoirs dans le metro ou dans l'autobus, ou bien je peux y dormir. Et les soirs, puisque je fais aussi le cours de l'anglais, je reviens à Il Panino. Et chaque soir quand je prends mon thé là-bas, je me souviens du passé de l'UQAM, je soupire (je pleure pas, non, non) et je m'en vais vers l'école d'anglais.