4 oct. 2009

La joie de regarder et de comprendre est le plus beau cadeau de la nature.

Il se trouve que cette phrase dans le titre qui m'est venue par l'esprit avait été écrite, en fait, un peu plus tôt par un certain Albert Einstein. Mais je m'en veux pas. Peu importe. Je suis d'accord avec lui. Et ça, c'est important.

Je regarde mon arbre généalogique et je dis à mes aïeux: si au moins un de vous était francophone! Mais non! On n'échappe pas à son destin: je suis non-francophone de souche! Et tout ce que je dois faire, je dois faire moi-même... Pourquoi ces corporations super puissantes avec des technologies super suprenantes, elles n’ont pas encore inventé un micro-chip avec un module des langues qu’on pourrait mettre dans notre cerveau? Pas juste. On devrait travailler là-dessus.

Quand je suis arrivée en Russie ce printemps, le premier choc et le premier étonnement que j’avais eus, c’était la prise de conscience que je comprenais tout. Ah non. Pas tout. Je comprenais TOUT. Absolument tout! C’est-à-dire tout, tout, tout. Tout ce que les gens disaient partout. Et ma compréhension était multicanale. Des bribes de conversation des passants, des exclamations courtes qu'ils criaient à leurs cellulaires, des appels dans la rue avec des voitures klaxonnants, dans le wagon de métro très bruyant, je comprenais les gens qui étaient près et loin de moi... sans ou avec un accent... quand ils parlaient en mangeant, en riant, en criant, en sifflant, en nasillant, en éternuant, en susseyant, en zézayant, en cachant leur visages dans leurs mains, ou bien avec la bouche presque fermée. Et le contexte, le fameux code culturel. TOUT.

Le vrai bonheur qui te vient de rien! Sérieusement, ça a valu la peine de quitter le pays pour y rentrer et apprécier pour de bon cette valeur qui est simplement ta langue maternelle. Nous ne comprenons pas souvent des choses que nous recevons naturellement dès la naissance. C'est comme dans une histoire d'un garçon qui se plaignais toujours de ce qu'il n'avait pas de nouvelles chaussures ... jusqu'à un moment quand il a rencontré un autre gars qui n'avait pas de jambes. Comprennez-vous, mes amis francos, votre bonheur naturel, hein?

Et pourtant, il y en a un autre, mais juste pour nous. C’est d’observer comment le monde s’ouvre devant toi lorsque tu avances dans ton apprentisage, lorsque tu commences à te promener là-dedans. Oh comme j’attends le moment d'ici dans 5 ans quand j'ouvrirai le début de ce blogue et je le relirai! Et j’espère que je vais rire de tous divers complexes et traumatismes linguistiques dont je souffre en ce moment.

Demain, lorsque vous attraperez votre autobus ou vous vous trouverez dans le métro, écoutez attentivement tout au tour de vous et appreciez-le. Et aussi... gardez bien votre langue. Elle est fantastique. N’abusez pas des anglicismes, svp! (c'est un cri du cœur d’une immigrante aimant le français, mais je reviendrai à ce sujet plus tard).

Bonne semaine à vous tous!